Séminaire public annuel de l'équipe Ergonomie

8ème édition de La Fabrique de l'Ergonomie 30 et 31 janvier 2025

30 janvier 2025
31 janvier 2025

Amphi Abbé Grégoire
292, rue Saint-Martin
75003, Paris

Dans le cadre de cette huitième édition de la Fabrique de l’Ergonomie nous explorerons, sous différents angles de vue disciplinaires ou professionnels, les enjeux, ressorts et conséquences de formes alternatives d’emploi et de services : travail en coopératives, intermittence du spectacle, bénévolat, ou travail informel.

logofabrique

« Croiser les regards sur les formes d’emploi et de services alternatives : quelle qualité du travail pour quelles perspectives d'actions ? »

Travail indépendant, auto ou micro-entreprenariat, intermittence du spectacle, volontariat, bénévolat, ou travail informel sont autant de situations renvoyant aux « zones grises » du travail, au-delà des statuts d’emploi (Bureau, Corsani & Giraud, 2024). Selon les chiffres de l’Insee, l’emploi non salarié en France – catégorie qui ne rend compte que de certaines de ces situations - a peu évolué en volume relatif par rapport à l’emploi salarié depuis les années 90. Il représente un peu moins de 11% des emplois en 2022, concerne 3,4 millions de personnes. Les femmes représentent 36% de ces emplois non-salariés contre 50% des emplois salariés. En parallèle depuis 30 ans, l’État et les collectivités territoriales désinvestissent certains services directs aux citoyens et citoyennes pour en sous-traiter une partie à des associations ou organisations non gouvernementales faisant largement appel au bénévolat. Le recours à ces services « non publics » concerne aujourd’hui 23% de personnes âgées de plus de 15 ans. Enfin, certaines catégories d’actifs, lassées d’être éloignés de l’emploi « stable » ou souhaitant œuvrer à d’autres formes de production de ressources matérielles ou immatérielles, s’engagent dans des formes d’emploi et de services alternatifs (tiers lieux, fab lab, makers, coopératives…) plus conformes à leurs aspirations et parfois en réponse aux maux de l’emploi post-taylorien et de son inertie organisationnelle (Berrebi-Hoffman, Bureau et Lallement, 2018).

Cette évolution vers des activités de travail alternatives ne date pas d’hier. Les coopératives ouvrières ont une longue histoire même si elles sont restées une forme marginale d’organisation de l’emploi et du travail (Lallement, 2019). Plus récemment certains travaux ont par ailleurs questionné le statut d’intermittent comme nouvelle figure du travailleur (Menger, 2003) basée sur une « hyper-flexibilisation » des périodes d’emploi et de chômage, quel que soit le travail réalisé. Le Bureau International du Travail soulignait en 2015 quelques conséquences de certaines formes atypiques d’emploi en termes d’individualisation renforcée des parcours sur le marché de l’emploi, d’écarts de rémunération marqués, de difficultés d’accès en tant que travailleur à ses droits que ce soit en termes de protection sociale, de formation, de prévention ou de liberté syndicale et négociation collective. Il alertait sur le développement de formes précaires de travail, aux frontières floues, où parfois le cumul de statuts rend plus difficile les possibilités de s’affilier à des collectifs pour s’entraider et développer de nouvelles solidarités, ou faire reconnaitre et défendre ses droits. Ces conséquences restent pleinement d’actualité.

Dans le cadre de cette huitième édition de la Fabrique de l’Ergonomie nous explorerons, sous différents angles de vue disciplinaires ou professionnels, les enjeux, ressorts et conséquences de ces formes alternatives d’emploi et de services. Ces deux journées permettront de :

  • Caractériser ces formes « alternatives » dans leur diversité et comprendre leurs enjeux en termes de santé et de protection sociale, de développement des compétences et de parcours, d’outillages technologiques associés ou encore de mise en visibilité et de reconnaissance ;
  • S’interroger sur les nouveaux équilibres, ou déséquilibres, qui se font jour en matière de conditions d’emploi et de travail, de prévention, de santé au travail ou d’émancipation par le travail ;
  • Questionner les modèles et méthodes de production de connaissances en sciences humaines et sociales, et plus particulièrement en ergonomie, au regard de ces nouveaux enjeux ;
  • Interroger dans quelle mesure les démarches d’intervention et de conduite de projet portée par l’ergonomie de l’activité ou d’autres disciplines sont pertinentes pour comprendre et intervenir dans ses milieux aux contours flous.

Les inscriptions seront ouvertes en décembre. Pour tout autre renseignement, n’hésitez pas à nous contacter au 01.44.10.79.17 et à consulter notre site : https://ergonomie.cnam.fr/

Au plaisir de vous retrouver pour cette huitième édition de La Fabrique de l’Ergonomie.

Le comité d’organisation : Catherine Delgoulet, Flore Barcellini, Laëtitia Flamard, Dorothée Malet, Cassandre Mikula, Charlyne Poncato, Annaëlle Soulet et Moustafa Zouinar.